Pourquoi ne pas afficher le salaire dans les offres d'emploi ? Les vraies raisons derrière le grand tabou

Je crois profondément à la transparence salariale.
Et bientôt, la loi aussi : avec la directive européenne qui imposera en 2026 plus de clarté sur les rémunérations, afficher les salaires dans les offres d’emploi deviendra (enfin) une norme.

Pourtant, sur le terrain, je le constate tous les jours : certaines entreprises continuent de taire cet élément pourtant clé.
Un "mensonge par omission" qui peut surprendre.
Mais il existe des raisons — parfois discutables, parfois compréhensibles — pour lesquelles cette pratique perdure.

Voici lesquelles :

Ne pas annoncer tout de suite le salaire, c’est parfois tenter d’éviter de perdre des talents dès la première lecture.

• Éviter de dissuader des profils : Un salaire jugé trop "standard" ou "un peu en dessous" peut faire fuir avant même que le candidat découvre les autres forces du poste : flexibilité, environnement de travail, perspectives d’évolution…

• Focus sur l’intérêt du poste : Sans le prisme du salaire, certains employeurs espèrent attirer des candidats motivés par la mission et la culture d’entreprise, avant l’aspect financier.

L’affichage d’un salaire fige les discussions.

• Personnaliser l’offre selon le profil : Selon l’expérience ou les compétences spécifiques du candidat, l’entreprise peut ajuster la rémunération.

• Préserver la paix interne : En interne, des écarts historiques peuvent exister. Afficher un salaire public peut réveiller des tensions sociales non maîtrisées.

Dans certains secteurs tendus, chaque information est stratégique.

• Éviter de donner des armes aux concurrents : Révéler ses grilles salariales, c’est potentiellement faciliter la tâche de la concurrence pour mieux "piquer" vos talents.

• Protéger sa marque employeur : Un salaire bas affiché sans pouvoir tout de suite mettre en avant les à-côtés attractifs (cadre de travail, avantages, etc.) peut abîmer l’image avant d’avoir pu convaincre.

Changer une culture, c’est souvent plus compliqué qu'on ne le pense.

• Vieilles habitudes : Dans certains secteurs, la discrétion salariale est profondément ancrée.

• Manque de préparation : Quand une politique salariale interne est encore bancale, il est délicat d’assumer une transparence totale sans d'abord harmoniser.

Travailler son attractivité avant de s’exposer. Certaines entreprises choisissent de remettre de l’ordre en coulisses avant d’ouvrir le rideau.

• Marque employeur en chantier : Lorsque l’entreprise sait que son package salarial n’est pas compétitif, il est parfois plus stratégique de soigner d’abord sa promesse employeur, ses avantages périphériques, et sa communication RH.

La tendance est irréversible.

La transparence salariale n’est pas un effet de mode. Elle devient un standard attendu.

Un de mes clients m’a confié qu’en affichant clairement la rémunération dans ses offres d’emploi, il avait constaté 30 % de candidatures en plus. Résultat ? Des recrutements plus rapides, des échanges plus honnêtes, et des candidats mieux alignés sur leurs attentes.

Alors, peut-on encore attirer durablement des talents engagés sans afficher le salaire ?
À court terme, peut-être. À moyen terme, je n’y crois plus.

La transparence construit la confiance.
Et la confiance est, aujourd’hui plus que jamais, votre plus grand levier d'attractivité.

Qu’en pensez-vous ? Jouer cartes sur table : frein ou accélérateur pour votre recrutement ?

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